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20 juin 2012

Heimaterde #3

C'est ce qui me fascine dans ma pratique, me dire qu'au bout du compte je trouve toujours quelque chose qui m'intéresse. Hier encore, donc, une serviette de table bleue, une rideau de perle extérieur, un empilement d'assiettes sales sur un évier, des pailles multicolores. Des riens. Des riens que personnes ne regardent jamais comme des sujets possible de beauté. J'aime à citer la comtesse de Genlis qui disait: "on s'étonne trop de ce qu'on voit rarement et pas assez d ce qu'on voit tous les jours". C'est ma façon de photographier, regarder, tout. Toutes les formes, tous les couleurs, tous les détails et les interroger du regard. Il n'est pas rare que toutes ces choses soient en lien direct avec des souvenirs de mon enfance. Ainsi la photographie me permet de créer un "nouveau" souvenir et d'en réactiver un "ancien". C'est une double boucle du temps.
Mais la photographie ne soit pas seulement l'enregistrement d'un instant, elle est aussi pour moi l'enregistrement d'une société. Mon travail s'efforce d'enregistrer, d'archiver, de classer, de répertorier. Archéologie du présent, je voudrais que mon travail soit une mine inépuisable de trésor du quotidien. Et même si le quotidien n'est pas une notion à la mode dans l'art contemporain, ou peut-être l'est-elle trop, je crois qu'elle est importante pour la compréhension des sociétés. C'est dans le quotidien que le culture s'exprime. Les objets simples sont les témoins des cultures et des habitudes. La culture, la richesse d'une société qui finit un jour dans un musée, a été en son temps le quotidien...
Qu'en ai-t-il d'une société qui met dans ses musées des objets de la vie quotidienne d'il y a 40 ans?


34227-015

(une image plus ancienne, Couvent de Untermarchtal...un lieu dont je n'avais aucune idée!-tous droits réservés)

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19 juin 2012

Heimaterde #2

Finalement, après moultes remous je suis en contact avec Markus, propriétaire d'une jolie mini-maison à Buckow dans le sud de Berlin. Je connais assez bien Berlin maintenant, mais ce fut une nouvelle découverte. Parfois à Berlin on se sent ailleurs, en vacance alors qu'on n'a même pas dépassé le ring (la ligne de RER qui entoure la ville.). Je pensais que rencontrer Markus me ferais rencontrer ses voisins. Mais Markus n'a acheté sa maison que depuis 1 an et il n'est pas encore...intégré à la communauté.
La photo shoot se passe bien et j'ai même l'occasion de visiter la maison de la voisine un peu moins suspicieuse que les autres. Bref, il est 17, je cours au labo...ha il est fermé. ce labo est toujours fermé! il faut vraiment que j'en trouve un autre. Je devrais regarder sur "demande à Christel.fr".
je suis donc allé au Labo le lendemain. J'étais pressée de voir mes images. je ne suis pas déçue. Les premières images sont réussies. Pourtant je n'ai pas terminé le deuxième film. je suis impatiente parce que sur la seconde pellicule j'ai essayé quelques choses de différent. le sujet parfois vous 'oblige'. Je m'explique. la plupart du temps quand je commence un sujet comme celui là, je ne sais pas où je mets les pieds. C'est à dire que je décide de faire des photo de quelque chose que je n'ai jamais vu, et dont je n'ai aucune idée. Je ne sais pas sur quel motif je vais tomber. Comme je souvent je demande à des personnes que je ne connais pas non plus de me donner de leur temps, si je n'aime pas ce que je vois je dois quand même faire avec et  par politesse prendre quelques photos. Et bien en fait c'est souvent à ce moment là que ce qui est une contrainte devient un intérêt. C'est cette sorte d'obligation qui pousse à regarder dans ce que l'on ne trouve pas beau quelque chose de plaisant. Cela peut-être une couleur, une forme etc.

01_0702

(Heimaterde à Buckow-tous droits réservés)

18 juin 2012

Heimaterde #1

A chaque nouvelle idée un nouveau parcours du combattant. Pour poursuivre mon travail sur les intérieurs, j'ai imaginé un cycle sur les endroits que j'appelle les "entre deux". Les lieux qui ne sont pas réellement habités.., ou habiter de temps en temps. Dans ces lieux la fonction produit l'esthétique et la quotidienneté y est différente. Il y a deux ans je passais au "laser" de mon appareil photo les studios de l'Akademie Schloss-Solitude. Je me suis introduite dans les espaces habités d'une institution artistique. En apparence les artistes occupants des 45 studios de l'académie partagent strictement les mêmes conditions de vie, car les studios sont équipés de manière standard: armoires gris anthracite, étagères noires, tables en bois claire, chaises noires, lampes noires. Et pourtant mes images de présentent une étonnante diversité, car elles reflètent la singularité de chacun des artistes dans son appropriation personnelle de l'espace avec ses objet et sa mise en scène individuelle. Cette année après un détour par un cycle romatico-poétique, je me suis attaquée aux "GartenKolonies". Ces maisons de jardin sont loin d'être des cabanes pour stocker les outils. Elles sont de véritable petite résidence secondaire, mais sans en être vraiment, elles sont entre la résidence secondaire et la cabane de jardin. Un parfait "entre deux".
N'étant pas berlinoise et ses "Gartenkolonien" étant un peu comme un camping privé, il faut un "passe partout" pour rentrer. Par passe partout, j'entends quelqu'un qui connait quelqu'un qui connait quelqu'un etc. C'est la que commence la recherche, e-mail, questions aux amis, recherche d'adresse de tout ce qui pourrait toucher de près ou de loin au sujet. Autant vous dire que j'ai passé un temps fou à écrire des mails !

32#2_2008

(une de mes natures morte à l'Akadémie Solitude- tout droits réservés)

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